Bricoleur du Dimanche
Un homme constuit un mur en briques tout en vérifiant le niveau
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Construire un mur en brique – Bases et conseils de réalisation

Niveau de difficulté : Expérimenté.

Matériaux à prévoir

  • Du mortier.
  • Des briques.
  • Des briques résistantes au gel pour les soubassements.
  • Des piquets en bois (d’environ 60 cm de long).
  • Des cordeaux.
  • Une massette.
  • Un ciseau de maçon ou une meuleuse d’angle électrique.
  • Une auge et une taloche de maçon.
  • Une équerre de maçon.
  • Une règle de maçon.
  • Un niveau à bulle.
  • Une pige à graduer et un crayon de bois.
  • Un seau d’eau.
  • Une truelle.
  • Une truelle à joint.
  • Des bâches de protection.

Construire un mur en brique est une tâche difficile qu’il ne faut pas prendre à la légère. Il ne suffit pas de monter les briques les unes après les autres. Il faut du bon matériel et un certain savoir-faire pour pouvoir assurer aplomb, stabilité et solidité à un mur porteur. C’est pourquoi, si vous êtes novice en la matière, un entraînement et le suivi des règles de réalisation sont hautement indiqués. Mais rassurez vous, réaliser un mur n’est pas non plus inabordable. Avant toute chose, réfléchissez bien au type de mur que vous souhaitez construire et prenez grand soin dans le choix de vos matériaux, en fonction de leurs propriétés.

Avec cette fiche bricolage, nous nous proposons de vous expliquer les principes généraux et de vous dévoiler quelques conseils pour vous guider dans votre réalisation. Nous ferons alors volontairement l’impasse sur la conception du mortier et la réalisation des fondations pour faciliter votre lecture mais sachez que vous pouvez retrouvez ces infos dans nos fiches à tout moment (rendez vous si besoin sur concevoir les fondations des murs et des murets et gâcher du mortier).

De même, nous travaillerons de manière globale en vous expliquant les différentes étapes à respecter sans indiquer la position des briques à agencer, car celle-ci diffère en fonction du modèle d’appareillage vous avez choisi, et il existe différents appareillages. Pour exemple, nous vous présentons ci-dessous et avant de commencer, le modèle d’appareillage français, aussi appelé appareillage flamand.

Etape 1 : préparation de l’appareillage

Pour ne pas vous perdre par la suite ou vous tromper dans la succession des briques à poser pour réaliser votre appareillage, prenez un peu de temps dés maintenant pour empiler à sec une partie de vos briques suivant le modèle que vous avez choisi. Cela vous permettra en plus, si vous ne la connaissez pas encore, de déterminer l’épaisseur exacte de votre mur.

Cette étape de préparation est aussi et avant tout le moment privilégié pour concevoir vos cessions de briques qui figurent au plan de différents appareillages tels que les quarts de briques que l’on retrouve par exemple dans les appareillages anglais et français. Il est en effet utile de les prévoir maintenant car la coupe de ces cessions de briques freinerait l’avancée de votre travail ultérieur et pourrait présenter des risques de séchage trop important du mortier, qui s’en trouverait fragilisé. La coupe des briques peut être manuelle, avec le maniement du ciseau de maçon et de la masse, ou assistée par une meuleuse angle électrique.

Profitez également de ce temps pour régler votre pige. Cet outil de mesure vous permettra de vérifier et d’ajuster la bonne horizontalité des briques de votre ouvrage. Pour ce faire, tracez sur une face de la pige les traits réguliers correspondant à la hauteur d’une brique plus d’un joint de mortier d’un centimètre d’épaisseur.

Etape 2 : la prise en compte de la météo

Monter un mur se fait souvent en fonction des conditions climatiques. Le gel et la pluie sont dangereux dans le sens où leur intervention altère les propriétés physiques du mortier durant le temps nécessaire à sa prise. Il est donc préférable de prévoir des bâches de protection pour couvrir l’ouvrage en cours de réalisation si des risques de gel ou de précipitation sont prévus. Sachez par ailleurs que le temps de prise du mortier dépend de la température, si bien que par temps humide il faut parfois attendre plusieurs jours pour que le mortier prenne complètement. A l’inverse, un temps trop chaud et sec accélère considérablement la vitesse de séchage par voie directe et indirecte. En effet les briques ont pour caractéristique d’emmagasiner la chaleur et de la restituer par contact. Le mortier des joints alors chauffé perd trop rapidement son humidité, ce qui est néfaste pour sa solidité. Aussi est-il nécessaire de refroidir la température des briques soumises à une température trop élevée. Pour cela, il vous suffit de tremper chaque brique dans l’eau avant de la poser et, si nécessaire, d’arroser régulièrement le mur en train de se monter. De même n’hésitez par à humidifier régulièrement votre taloche de réserve de mortier. La présence d’un seau d’eau à côté de vous sera également fort appréciable pour nettoyer vos outils durant le travail.

Etape 3 : installation des cordeaux

L’installation des cordeaux va vous permettre de prendre les premiers repères nécessaires à la construction d’un mur. A ce propos, les appareillages de briques constituant le mur doivent être placés au milieu de la semelle des fondations.
Plantez votre premier piquet repère dans le sol en réalisant une simple soustraction entre l’épaisseur constatée de la semelle de fondation réalisée et l’épaisseur estimée de votre appareillage. Si vous ne connaissez pas l’épaisseur de votre appareillage pas de problème. Pour le calculer, il vous suffit d’ajouter la longueur et/ou l’épaisseur des briques la constituant et de rajouter au résultat obtenue 1 cm de plus pour chaque joint de mortier verticaux qui viendra sceller les briques entre elles.

Plantez les autres piquets repères de façon à ce que les cordeaux, qui les relient deux par deux, forment les délimitations suspendues des deux axes qui forment l’angle d’un mur. Etalez à cet endroit une première et large couche de mortier sur le sol, d’environ deux centimètres d’épaisseur dans les deux axes de départ des mur et sur une longueur d’au moins un mètre. Munissez vous alors du niveau à bulle et placez le verticalement par rapport au sol de mortier, à l’intersection des cordeaux, en prenant garde à ne pas trop vous appuyer dessus pour ne pas les faire dévier de leurs trajectoires. Servez vous alors d’une truelle pour marquer dans le mortier étalé les repères horizontaux et verticaux formant l’angle extérieur du mur.

Puis éloignez vous un peu de l’angle et, toujours à l’aide du niveau, faites de nouvelles marques de chaque côté. Reliez ensuite les repères via des traits faits à la règle et à la truelle. Vous avez alors vos repères horizontaux et verticaux pour la pose des briques.

Etape 4 : la pose des premières briques

Commencez par poser les briques qui constituent les angles. N’oubliez pas à ce propos que les deux premières rangées de briques posées sur les fondations et destinées à être enfoncées dans le sol, doivent être particulièrement résistantes au gel.
La première brique est posée directement sur le lit de mortier de façon à suivre la ligne droite du repère que vous avez tracée. Elle est la seule brique que vous poserez sans apport de mortier supplémentaire. Une fois posée, tassez la jusqu’à ce que l’épaisseur du lit se réduise à 1cm d’épaisseur. N’hésitez pas à vous servir de votre pige graduée pour vous y aider. Puis procédez de la même façon pour poser une seconde et une troisième brique dans son alignement. La pose de toutes briques doit, à partir de ce moment, être précédée de l’application d’une couche de mortier sur la face qui la reliera à la brique précédente. C’est de cette façon que se réalisent le plus facilement les joints verticaux. Pour cela, saisissez la brique et étalez la couche de mortier à l’aide d’une truelle. Tous les joints, quels qu’ils soient, doivent faire 1cm d’épaisseur.

Vérifiez bien l’ajustement vertical des briques avec le niveau et corrigez au besoin. Une fois le premier rang de brique accompli, ou bien avancé, vous pouvez commencer à monter le mur. Les briques du niveau inférieur doivent alors être recouvertes d’une couche de mortier servant de lit de scellement aux briques qui les recouvrent. Pour bien procéder, commencez par élever l’angle de la tête en escalier, de façon à ce que celui-ci soit de hauteur supérieure de trois à quatre rangs au reste de la réalisation, puis procédez petit à petit vers l’intérieur des murs. Pour garantir une bonne régularité de votre progression verticale dans la pose des briques, utilisez la pige graduée pour ajuster la hauteur de chaque nouvelle rangée.

Etape 5 : progression du mur par étapes

Lors de la progression de la construction du mur, il est nécessaire que vous vous arrêtiez régulièrement pour peaufiner et vérifier votre travail. Selon votre vitesse de progression, comptez des arrêts tous les deux ou trois rangs pour :

  • Vérifier la bonne horizontalité des rangées, avec votre niveau à bulle et la pige graduée.
  • Vérifier la bonne verticalité du mur, avec ces mêmes instruments.
  • Détacher les bavures du surplus de mortier en les découpant au ras du mur à la truelle.
  • Façonner les joints de mortier entre les briques avec une truelle à joint et selon votre préférence. En effet, il existe différentes techniques et forme de joints avec les joints en biseau, les joints en creux et les joints plats (référez vous à notre fiche façonner les joints d’une maçonnerie).
  • Concevez et vérifiez l’angle des murs. Pour cela, servez vous de votre équerre de maçon pour garantir le suivi de l’angle droit.

Rédaction

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