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Les isolants d’origine animale : intérêt et avantages

De l’animal à l’isolant, le parcours des filières :

Bien entendu pour fabriquer un isolant d’origine animale digne de nos habitations, un minimum de transformation est nécessaire. Il ne suffit pas juste de tondre un mouton ou de plumer un canard pour tout mettre dans des sacs. Bien au contraire, un certain nombre de traitements des matières contre les mites et les moisissures sont par exemple indispensables avant toute commercialisation.

Pour la laine de mouton, il existe deux types de production. L’une par aiguilletage, consistant à enchevêtrer les fibres à l’aide d’une série d’aiguilles. L’autre par thermoliaison où sont ajoutés à la laine des fibres de polyester ou de polypropylène, le tout porté à haute température pour offrir une meilleure tenue à la laine. Des deux versions, l’aiguilletage est celui qui permet de produire l’isolant le plus dense, mais aussi le plus coûteux.

Pour la plume de canard, une seule et même technique est employée. Ce sont les grandes plumes qui sont utilisées pour les isolants, le duvet et les petites plumes étant presque exclusivement réservés au milieu de la literie. Pour les transformer en isolants, là aussi, l’usage d’un pourcentage de fibres de polyester est nécessaire et curieusement un peu de laine de mouton (entre 10% et 20%) pour lui apporter de l’élasticité.

Quant à l’exploitation sur le territoire, bien que les deux espèces soient présentes, seul l’isolant en plumes de canard démontre une réelle valorisation de la filière (abattoirs). En effet, bien que l’élevage de mouton à des fins alimentaires existe toujours en France, ces laines ne sont que très peu utilisées et une grande partie finit brûlée. La matière première est par conséquent importée, le plus souvent d’Australie ou de Nouvelle-Zélande qui sont les principaux producteurs de laine de mouton dans le monde.

Laine de mouton, plume de canard et isolation de la maison :

De performances comparables, la laine de mouton et la plume de canard procurent toutes les deux une bonne isolation à la fois thermique et acoustique. La laine de mouton néanmoins, bien qu’elle apporte un haut niveau de confort en hiver, est un peu moins avantageuse l’été du fait de sa faible inertie thermique.

Au niveau de leur comportement au feu, la laine de mouton est naturellement très peu inflammable. Un avantage qui ne se retrouve pas chez la plume de canard qui s’enflamme facilement. C’est la raison pour laquelle l’isolant en plumes de canard doit obligatoirement être posé avec un parement.

Des phénomènes de tassement en isolation verticale peuvent subvenir pour ces deux types d’isolants. Pour la plume de canard, uniquement dans le cas où l’isolant n’aurait pas bien été fixé. Des deux c’est sans conteste la laine de mouton qui possède la stabilité la moins bonne, ce qui explique qu’elle ne doit pas subir de contraintes de compression dans sa technique de pose.

Formes des produits et lieux d’utilisation des isolants d’origine animale :

La laine de mouton est vendue sous forme de feutres, rouleaux et en vrac. Les feutres servant essentiellement à l’utilisation acoustique des planchers et le vrac à remplir les vides de construction ou les combles perdues. Plus polyvalents, les rouleaux de laine de mouton servent pour les combles, les toitures et pour le remplissage des caissons. Ils peuvent en outre être posés en parois verticales, mais doivent pour cela être agrafés.

Par contre, compte tenu de sa sensibilité à l’humidité, la laine de mouton est vivement déconseillée pour l’isolation des pièces d’eau et donc de la salle de bain. A éviter aussi, son usage pour l’isolation des parois extérieures de l’habitation et d’un plancher en contact avec le sol du rez-de-chaussée.

La plume de canard se présente en rouleaux ou en panneaux. Elle peut servir à l’isolation des plafonds rapportés, des parquets flottants et plus globalement dans toutes les ossatures de bois ainsi que dans les combles. Pour les combles toutefois, si vous possédez une cheminée, l’isolant en plume de canard ne doit absolument pas toucher le conduit de celle-ci pour des raisons de sécurité évidentes. Un espace d’au minimum 20 cm doit être comblé avec un autre isolant aux propriétés inflammables. De même, évitez tous contacts avec des sources de chaleur comme des spots intégrés.

Rédaction

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