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Zoom sur une cuve de récupération d'eau de pluie d'une maison en bois
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Comment choisir un récupérateur d’eau de pluie

150 litres, c’est la quantité moyenne d’eau potable consommée par une seule personne et en une seule journée ! 

Une quantité astronomique, et pourtant plus de la moitié de cette eau est utilisée pour des postes dont la potabilité n’est franchement pas nécessaire : arroser des plantes ou un jardin, tirer la chasse d’eau ou encore passer une serpillière.

Pour ceux qui souhaitent faire baisser leur facture mais également participer activement à préserver cette ressource fragile, installer un récupérateur d’eau de pluie est une solution très efficace. Nous vous aidons ici à faire votre choix entre les différentes installations possibles. 

Evaluer ses besoins en eau non potable 

L'arrosage du jardin est un des plus gros postes de consommation d'eau potable. Un gaspillage qui peut être évité avec un récupérateur d'eau de pluie
L’arrosage du jardin est un des plus gros postes de consommation d’eau potable. Un gaspillage qui peut être évité avec un récupérateur d’eau de pluie

Avant de se pencher sur les différents modèles de récupérateurs d’eau de pluie, il est primordial d’évaluer ses besoins en eau non potable. 

De nombreux postes de consommation dans une maison sont concernés, et cela vous permettra donc d’opter pour la contenance la plus adaptée mais également les installations nécessaires comme les raccordements et les traitements d’eau si vous souhaitez utiliser l’eau de pluie pour votre lave-linge ou les toilettes. 

✅ Arroser son jardin

Selon l’ADEME, l’Agence de l’Environnement et de la Maîtrise de l’Énergie, il faut compter en moyenne 10 L d’eau par mètre carré pour arroser convenablement son jardin. 

  • Jardin de 20m2 : 200 L d’eau nécessaire
  • Jardin de 50m2 : 500 L d’eau nécessaire
  • Jardin de 100m2 : 1 000 L (soit 1m3) d’eau nécessaire

✅ Nettoyer sa voiture

Le lavage de voiture représente 6 % de la consommation d’eau potable en France. Concrètement, pour nettoyer votre voiture à domicile, vous consommerez en moyenne 200 L d’eau. Ce chiffre peut grimper jusqu’à 500 L pour des grands véhicules. 

✅ Laver son linge

On estime qu’un cycle de machine à laver utilise en moyenne 50 L d’eau potable. Faisons un rapide calcul de la consommation annuelle : Si l’on part sur 3 machines par semaine (c’est à peu près l’usage pour une famille de 4) : 3 X 50 X 52 (semaines)= 7 800 L / an 

✅ Tirer la chasse d’eau des WC

Avec une moyenne de 4 passages aux toilettes chaque jour pour une personne, la consommation d’eau potable peut atteindre jusqu’à 40 litres

Jardin, ménage et toilettes représentent plus de 50 % de la consommation en eau potable à la maison 

❌ Certains consommateurs utilisent l’eau de pluie pour remplir leur piscine. Nous vous le déconseillons vivement. Acide et très faiblement minéralisée, l’eau de pluie pourrait venir perturber la stabilité de votre eau et modifier considérablement son PH. 

S’informer sur la pluviométrie dans votre région

De manière générale, les zones les plus arrosées sont celles qui se situent à proximité ou sur les massifs montagneux
De manière générale, les zones les plus arrosées sont celles qui se situent à proximité ou sur les massifs montagneux

En moyenne, une grande partie du territoire connaît une pluviométrie annuelle comprise entre 650 mm et 850 mm.

Pour bien comprendre les données de pluviométrie, sachez que 1 millimètre de pluie représente 1 litre d’eau par mètre carré. 

Vous trouverez ainsi facilement cette information en consultant les sites dédiés à la météo ou ceux qui proposent une moyenne annuelle. Pour vous faciliter la tâche voici quelques exemples de pluviométrie en 2022. Malgré tout, cela est à prendre avec des pincettes au vu des épisodes de sécheresse qui ont jalonné l’année ! 

  • En tête du classement, les villes de la Région Auvergne-Rhône-Alpes sont celles où la pluviométrie a été la plus importante :
    • Grenoble (9 jours de pluie par mois soit 6 mm par jour, soit 6 litres d’eau par mètre carré)
    • Annecy ( 8 jours de pluie par mois soit 5 mm par jour, soit 5 litres d’eau par mètre carré)
  • Les endroits les moins bien servis en pluie sont dans le sud de la France et principalement dans une zone allant de Perpignan à Montpellier

Connaître la pluviométrie de son lieu d’habitation permet d’adapter son choix de récupérateur. Nul besoin de faire une installation onéreuse et à grand volume si vous habitez une région où la pluie s’invite rarement. 

Connaître la surface de votre toit 

En connaissant la pluviométrie moyenne de votre lieu d'habitation ainsi que la surface de votre toit vous serez en mesure de savoir assez précisément combien de litres vous pourrez récupérer
En connaissant la pluviométrie moyenne de votre lieu d’habitation ainsi que la surface de votre toit vous serez en mesure de savoir assez précisément combien de litres vous pourrez récupérer

Pour calculer le nombre de mètres cubes d’eau de pluie récupérable par an, il vous suffit de multiplier le chiffre de la pluviométrie par la surface de votre toiture et par un pourcentage de perte. Ce dernier dépend uniquement du type de toit de votre maison (une toiture plate avec du gravier par exemple aura moins de déperdition qu’une toiture en ciment ou en ardoise). 

Exemple : Il pleut en moyenne 1 000 mm par an chez vous et votre toiture fait 50m2

1 000 x 50 x 0,70 (c’est le pourcentage moyen de perte) = 40 000 litres soit 40m3

⚠️ Quel que soit la pente de votre toiture, il faut absolument que celle-ci soit en bon état, exempte de matière toxique (cuivre, amiante, plomb) et de préférence en béton, tôles, tuiles, zinc et ardoises naturelles. On évite d’installer un récupérateur d’eau de pluie si on a une toiture en bois (présence de bactéries), végétale (beaucoup d’impuretés), ou en aluminium. 

Vous connaissez à présent votre besoin en eau de pluie et votre capacité de récupération. Vous avez donc toutes les informations nécessaires pour concrétiser votre achat et vous laissez guider par un spécialiste qui vous indiquera vos différentes possibilités. 

Quels sont les différents modèles de récupérateurs d’eau de pluie ?

Le choix de votre cuve va dépendre de vos besoins. Cuve extérieur pour l'arrosage et le lavage de votre voiture, cuve enterrée pour une utilisation maximale (lave-linge, toilettes etc.)
Le choix de votre cuve va dépendre de vos besoins. Cuve extérieur pour l’arrosage et le lavage de votre voiture, cuve enterrée pour une utilisation maximale (lave-linge, toilettes etc.)

Récupérateur à cuve extérieur

Une cuve extérieure, appelée aussi récupérateur aérien, a généralement une capacité allant de 200 à 2 000 L. Elle est donc idéale si vous souhaitez utiliser cette eau non potable pour arroser votre jardin, vos plantes et laver votre voiture par exemple. Très facile à mettre en place, ce récupérateur doit cependant être installé sur une surface absolument plane et compacte pour supporter le poids de charge. 

Le principe est enfantin, un collecteur installé au niveau des gouttières guidera la pluie vers le récupérateur. En amont, un filtre doit être installé afin d’éviter les feuilles et déchets dans votre cuve.

Un équipement supplémentaire, le robinet de soutirage, vous permettra de raccorder votre tuyau d'arrosage en bas de la cuve
Un équipement supplémentaire, le robinet de soutirage, vous permettra de raccorder votre tuyau d’arrosage en bas de la cuve

Pour ces modèles, comptez entre 50 et 500 euros. Un prix auquel il vous faudra rajouter divers accessoires. 

A noter que vous trouverez en magasins spécialisés différents modèles plus ou moins esthétiques (certains prennent même la forme d’un joli tonneau en bois ou d’une amphore romaine!), autoportants ou souples. Veillez quand même à bien vous informez sur le matériau utilisé. 

Récupérateur à cuve enterrée

C'est le système privilégié lorsqu'on souhaite utiliser l'eau de pluie pour des usages sanitaires
C’est le système privilégié lorsqu’on souhaite utiliser l’eau de pluie pour des usages sanitaires

Les cuves enterrées ont de très grandes capacités. On trouve des modèles proposant de stocker jusqu’à 5 000 litres d’eau de pluie, en béton ou en polyéthylène. 

Privilégiez cette option si vous souhaitez économiser l’eau de vos toilettes et du lave-linge. 

Cette grande autonomie engendre des contraintes. Tout d’abord, celle d’avoir un terrain adapté pour la fouille. Seul un professionnel pourra faire l’installation de votre récupérateur et surtout évaluer la faisabilité de l’aménagement. 

Côté étapes, ce sera donc un trou conséquent à creuser dans votre jardin, l’installation de la cuve en terre, faire les raccordements nécessaires à votre réseau existant. Pompe, système de filtration et d’aération, compléteront le système de récupération. 

A vous donc, d’évaluer le prix de votre installation en fonction du gain sur votre facture d’eau. 

Pour un récupérateur à cuve enterrée, il faut compter à minima 2 000 euros tout compris. 

Les aides financières

Conscients de l’enjeu écologique et de l’absolu nécessité à préserver la ressource, l’Etat et certaines communes proposent des aides financières pour l’installation de votre récupérateur. 

Dans un premier temps, vous bénéficierez d’un taux de TVA réduit à 10 % (au lieu de 25 %). Ce taux concerne les fournitures et l’installation de votre cuve de stockage enterrée. 

Autre avantage, certaines municipalités et régions proposent des aides financières pour l’installation comme par exemple les 8 communes du Grand Paris Seine Ouest. N’hésitez pas à vous rapprocher de votre mairie pour savoir si vous êtes éligible à ces aides. 

La réglementation appliquée aux récupérateurs d’eau de pluie

Ne négligez pas la réglementation pour la récupération d’eau de pluie. Elle existe bel et bien depuis 2008. 

  • L’eau de pluie peut-être récupérée exclusivement à l’aval de votre toiture si et seulement si celle-ci n’est pas accessible (sauf pour l’entretien et maintenance).
  • Si vous utilisez l’eau de pluie pour votre lave-linge ou vos toilettes, cela implique le rejet d’eaux usées dans les égouts. Une déclaration de l’installation est alors obligatoire en mairie. 
  • L’eau de pluie n’est par essence pas potable. La loi en France interdit donc formellement sa consommation et vous invite à sécuriser l’installation. Chaque point de soutirage doit donc comporter une plaque de signalisation « Eau non potable ».
  • L’installation de votre cuve enterrée doit être contrôlée tous les 6 mois par un professionnel qui vous délivrera alors un carnet sanitaire et s’occupera du nettoyage de rigueur des filtres et de la cuve.

Ingrid Joubert

Journaliste et rédactrice depuis plus de 15 ans, je suis toujours à l'affût des "petits trucs" qui facilitent la vie et l'embellissent au quotidien. Ma passion ? Me perdre dans les méandres d'internet, enrichir mes connaissances pour mieux les délivrer aux lecteurs. Ne cherchez plus une solution, je le fais pour vous !

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