Bricoleur du Dimanche
Un homme en train de poser une isolation murale
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Lutter contre les nuisances sonores

Quelques notions d’acoustique

Pour combattre efficacement le bruit il faut avant tout bien le connaître. Dans une habitation, on distingue deux sortes de bruits, les bruits aériens et les bruits solidiens. Les bruits aériens se propagent dans l’air puis font vibrer les parois qui à leur tour font vibrer l’air des locaux voisins. C’est de cette façon que les sons traversent les murs. Il existe deux types de bruits aériens, ceux produit à l’intérieur (par la télévision, la chaîne hi-fi et les conversations) et ceux qui viennent de l’extérieur (trafic routier ou ferroviaire). On parle de bruits solidiens quand une paroi est soumise à un choc qui la fait vibrer, ce qui fait également vibrer l’air des locaux voisins. Cette catégorie concerne les bruits d’impacts (déplacements de meubles, chocs ou encore bruits de pas) et les bruits issus des équipements collectifs (ascenseur, escalier, chaufferie), sans oublier les équipements individuels comme la chasse d’eau ou les robinetteries.
Quand un son rencontre une paroi, son énergie est en partie transmise, réfléchie et absorbée. On différencie trois genres de transmissions, la transmission directe, lorsque le bruit passe par les parois séparatives, la transmission latérale ou indirecte quand le bruit passe par d’autres parois et la transmission parasite, quand le bruit passe par des défauts localisés (fissures dans le mur, boîtiers électriques…). Chaque type de bruit a ses propres caractéristiques physiques et techniques et doit être traité de façon différente. Il faut donc identifier le bruit auquel on a affaire et son type de transmission avant de se lancer dans des travaux.

Principes de base de l’isolation acoustique

Deux règles majeures régissent l’isolation acoustique. Plus un matériau est lourd, plus il isole. Là où passe l’air passe aussi le son.

S’isoler des bruits extérieurs

Les désagréments provoqués par le tumulte de la rue ne sont pas une fatalité. Pour s’en défaire, trois solutions s’offrent à vous en fonction des nuisances occasionnées par votre environnement extérieur.

  • Si les désagréments sont de faible ampleur (si vous êtes situé non loin d’un axe de circulation), vous opterez pour un isolement de façade courant d’environ 30dB. Cette opération consiste en de petits travaux d’amélioration de l’étanchéité des fenêtres par la pose de joints. Ils ne sont valables que pour des façades lourdes (béton, pierre, briques pleines) et des fenêtres classiques. Il existe trois sortes de joints, ceux en mousse, faciles à poser mais peu efficaces, les joints en résine durcissable, également faciles à poser mais plus efficaces et, plus durables que les précédents et plus performants, des joints à lèvres métalliques ou polymère qui réclament l’intervention d’un professionnel.
  • Si les nuisances sont importantes (si votre logement est situé sur un axe de circulation), une solution plus conséquente est à envisager, l’isolement de façade performant d’environ 35dB, qui consiste à changer le simple vitrage par du double vitrage asymétrique de type 10-6-4 ou 4-6-10 si la menuiserie de la fenêtre le permet, et refaire la jointure de la fenêtre. Vous pouvez aussi remplacer la totalité de la fenêtre et en changer le dormant, qui correspond à la partie fixe.
  • Si les nuisances sont insupportables (bruits d’avions, de métros ou d’autoroute), il faut alors opter pour un isolement de façade très performant d’environ 40dB. Deux solutions sont alors possibles pour obtenir ce degré d’isolation sonore. La première consiste à changer l’ensemble de la fenêtre, vitre et dormant, qui seront remplacés par un vitrage très performant de type feuilleté acoustique et un nouveau dormant parfaitement calfeutré par un mastic à la pompe. Il est également possible de rajouter une seconde fenêtre avec une vitre d’au moins 6 mm d’épaisseur à l’intérieur ou à l’extérieur avec une distance minimum de 12cm entre les deux fenêtres. Cette solution sera tout aussi efficace que la précédente mais beaucoup moins onéreuse.

S’isoler des bruits aériens intérieurs

Avant d’opter pour des travaux qui vous coûteront du temps et de l’argent, nous vous conseillons d’essayer de réduire directement les bruits à leurs sources, situées le plus souvent chez les voisins. Si après une discussion à l’amiable les nuances continuent, il faut alors opter pour des solutions techniques et isoler parois latérales des cloisons séparatives en les renforçant avec des complexes de doublage ou encore des parements sur ossature métallique.
Disponibles dans les grands magasins de bricolage, les complexes de doublage sont prêts à l’emploi. Composés d’un matelas de matériau isolant comme de la laine minérale, du polystyrène ou du polyuréthane, ils se collent à même la cloison. Quant aux parements sur ossature métallique, ils doublent la paroi et sont particulièrement efficaces mais nécessitent obligatoirement l’intervention d’un professionnel.

S’isoler des bruits d’impacts

Pour limiter les bruits d’impact, le mieux est de s’attaquer directement à la source, qui se trouve généralement au niveau du parquet des voisins du dessus.
La solution la plus rapide et la moins coûteuse est la pose d’un revêtement de sol tendre. Une moquette ou un tapis aiguilleté réduiront le niveau d’impact de 15dB, les revêtements plastiques sur sous-couche, de 20dB et les moquettes sur trame textile ou caoutchoutée, de 30dB.
Plus radicale et définitive, une chape de mortier coulée sur un matériau isolant posé sur le plancher support atténuera la transmission des vibrations sonores. Le niveau d’impact sera réduit de 20 à 30dB, de même que la hauteur sous plafond qui perdra ainsi de 40 à 80mm. Cette solution requiert obligatoirement l’intervention d’un spécialiste et n’est pas applicable partout. Si l’isolation ne peut être faite chez les voisins, elle peut se faire directement, au niveau du plafond, isolé avec une ossature métallique sur laquelle sont vissées des plaques de plâtre et de l’isolant. Avec une mise en place délicate, cette opération doit être effectuée par un spécialiste. Moins efficace que la précédente, elle réduit également la hauteur du plafond.

S’isoler des bruits d’installations

Si les bruits produits par les équipements et installations collectives ne peuvent être réglés que par l’intervention d’un professionnel, certains bruits dus aux équipements individuels peuvent être diminués par de simples gestes. Pour éviter les bruits de canalisations, vous pouvez équiper votre tuyauterie de colliers en mousse antivibratile. Quant aux désagréments provoqués par la robinetterie, ils peuvent être supprimés en installant des robinets antibruit, disponibles dans les magasins de bricolage, de même pour les chasses d’eau qui peuvent être munies d’une robinetterie acoustique.

S’isoler sans oublier de se ventiler

En isolant une habitation du bruit, nous l’isolons également des arrivées d’air, essentielles et vitales. La suppression de cette ventilation naturelle peut engendrer de nombreux désordres, comme des moisissures ou encore des décollements de papiers peints. Pour y remédier, il est conseillé d’aérer régulièrement sa maison, voire d’y rajouter des entrés d’air au niveau des portes et/ou des fenêtres.
Si la pollution environnementale est au cœur de toutes les préoccupations, il semble important de souligner que la pollution sonore elle aussi peut avoir de très graves conséquences.

D’après une enquête menée récemment par l’OMS (Organisation Mondiale de la Santé), les nuisances sonores ont de nombreux effets négatifs sur notre santé physique mais aussi mentale. BricoleurDuDimanche vous recommande donc de vous protéger du bruit, et d’en faire de même pour votre entourage. N’oubliez pas que si vous entendez vos voisins, il y a de fortes chances pour qu’ils vous entendent aussi !

Rédaction

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